Désastre au café (ft.Kunikida & Yukiru)

Ca y est, c'était le week-end pour les élèves comme pour toi. Joie et repos au programme. La première chose que tu envisagea de faire était d'aller te poser comme une larve dans un café pour te réchauffer par ces temps givrés que l'hiver japonais te faisait subir.

Tu avais encore ton accoutrement de ta journée de cours et lui aussi visiblement avait hâte que le week end ce termine. Ta chemise se faisait un peu la malle et ta cravate s'était détendue. Tes cheveux bien coiffés d'habitudes étaient soulevés par le vent. Fatigue. Ce n'était pas vraiment facile pour toi de gérer toutes tes emmerdes que ce soit ton boulot de profs et ton poste au sein de la guilde qui ne te laissait pas respirer. Enfin bref.

Tu te déplaçais las de ta journée, ta valisette pendant à ta main valide, l'autre cachée aux yeux des passants dans la poche de ton pantalon à l'allure dépassé. Cela faisait bien cinq ans que tu avais claqué tout pour t'installer ici à Yokohama et largué la musique pour l'enseignement. Tu t'étais mis en tête que tu pouvais démontrer à ce foutu système que les notes ça ne faisait pas tout, qu'elles ne reflétaient pas l'intelligence des gosses que tu éduquais. Et tu donnais ton meilleur pour tes élèves, parfois trop. Attention à ne pas te faire bouffer.

Pensif, tu te dirigeais vers ton salon de thé préféré, là où tu croisais de temps à autre des connaissances et d'anciens collègues. Ton allure de caucasien ne te faisait pas passer inaperçu au yeux des autochtones, mais tu avais fini par bien t'intégrer par ta simplicité et ta bienveillance. Tu entras dans la bâtisse aux allures de café français et tu t'installas dans le fond du bâtiment. Il étais assez étonnant de passer devant l'enseigne à l'architecture japonaise et qu'une fois dedans tu te retrouvais en occident. Cela te rappelait peut être ton chez toi. Qui sait?

Le café était très simpliste en terme d'apparence. Il revêtait des murs recouvert à moitié de bardage en bois peint en beige et le reste en blanc. Les meubles étaient plutôt vétustes, mais mêlé à des touches de modernité, il rendait l'ensemble agréable pour les yeux. Les touches de verdures ici et là apportaient ce côté zen typique du japon.

Tu commandas au barista un capuccino assez corsé et quelques viennoiseries et tu allas te poser dans ton coin à une table entourée de banquettes en cuir brunes. Tu soupiras, soulagé et ôta tes surcouches d'hiver pour apprécier la chaleur enveloppante du chauffage qui brûlait à ta gauche. Tu croisas tes mains contre ton menton pensif, et tu observas les personnes qui se trouvaient autour de toi. Tes yeux lilas croisèrent un vieu piano qui prenait la poussière dans un coin, avant de détourner le regard. Maudit instrument. Tu continuas ta tournée des regards, quand ce dernier s'arrêta sur une personne que tu connaissais bien.

Un grand blond à lunettes venait d'entrer dans le café et s'apprêtait à commandé. Attend, mais tu l'as déjà vu, non? Tu cachas ta tête dans tes mains gromellant avant de te souvenir du professeur de maths sévère et nerveux que tu avais connu quelques années auparavant. Relevant la tête, tu esquissas un petit signe discret en espérant qu'il te remarque. Après tout les années étaient passé et l'âge et le changement d'apparence n'épargnait personne.

"Ku...Kunikida? C'est bien toi?" Osa-t-il demandé, essayant de ne pas déranger la foule qui paissaient autour de leur boisson.

Tu t'étais levé lorsque Kunikida s'approcha de toi et faillit faire une gaffe en voulant lui serrer la main alors tu sais très bien que les japonais étaient distants et préféraient les salutations sans contact. Un peu comme les cartes. Tu te ravisas tout de suite, un rire gêné et tu t'inclinas légèrement, d'un geste maladroit.

"Cela faisait un bail que l'on ne s'était pas vu Kunikida-san, avec notre travail on n'est pas vraiment aidés." Effectivement, cela faisaient maintenant plusieurs années que tu n'avais pas croisé la route de ton ami. Mais en même temps vous avez choisi une voie différente et tu sais maintenant qu'il fait parti de tes "ennemis". Tu esquissa un sourire aussi radieux qu'un nigaud soleil avant de te rasseoir, désignant une place face à toi afin qu'il puisse s'installer avec ton thé. "Assied-toi, je ne vais pas te manger" Heureusement que tu ne vas pas le manger, tu risquerais de finir en prison pour cannibalisme si tu faisais ça. Idiot.

Avant de reporter ton attention à ton interlocuteur, tu observas, sans vraiment d'attention les alentours du café, constatant l'affluence de ce dernier avant de regarder ton café. Tu attrapas ta mignonne petite tasse blanche décorée d'arabesques bleues, puis tu la portas à tes lèvres tout doucement pour y déguster son contenu, par peur de te brûler. Ta main tremblait un peu, mais tu t'en sortais quand même. La chaleur de cette petit douleur était un vrai plaisir pour toi et un soupire de satisfaction s'échappa.

"Comment te portes-tu depuis ton départ de l'éducation?" Ton regard se porta enfin envers ton ami, constatant qu'il n'avait pas beaucoup changé par rapport à toi et tu te redressa contre le dossier de la banquette. Ta main gauche elle était toujours planquée dans sa poche, ne la dévoilant pour ainsi dire, quasiment jamais.

"Ca se passe bien au sein de l'agence où tu travailles?" Tu étais vraiment curieux, mon petit Dan. Tu n'avais pas vu Kunikida depuis des lustres et ton âme d'informateur mourrait d'envie d'apprendre des choses sur lui, surtout depuis qu'il avait rejoint l'Agence des Détectives Armés. "Etre détective doit te changer de tes anciennes fonctions, je t'envierai presque. Enseigner à des élèves ne te manque pas parfois? " Tu fis une petite moue, amusé avant de prendre une nouvelle gorgée de ta boisson chaude.

Pendant que tu entamais une discussion avec Kunikida, un nouvel individu fit son entrée dans le bâtiment. Il était de taille moyenne, avec de longs cheveux noirs et des yeux bleus. Il venait apparemment ici pour se réchauffer et s'était confronté à un barman réfractaire qui refusa de lui servir parce qu'il était de la mafia...Attend quoi ? La mafia ici ?! Oh...oh ça ne sentait pas bon. Entre un agent des détectives et un mafieux, ce n'était pas très intelligent pour lui d'être ici. Mais calme. Calme. Tu peux y arriver, destresse. Si ça se trouve il ne va rien se passer pas vrai? Ironie, bien sur. Que tu étais naif mon pauvre Dan. Tu n'eues pas le temps de te lever pour protester contre le barman qui avait ma foi beaucoup de jugeotte, que le membre de la mafia se jeta sur ce dernier un couteau sur la gorge. Tu te dirigea prudemment vers le garçon et tu t'empressas de tenter de le raisonner, pas très rassurer.

"Eh...Hey ! Tu ne devrais pas faire cela ici ! Cet homme t'a mal jugé, mais je ne pense pas que le menacer t'aiderait à obtenir ta boisson." Tu as vraiment dit ça à cet homme? Tu es fier de toi? T'es vraiment con hein? Ne t'étonne pas de t'en prendre plein la gueule après ça. Te rendant compte que tu étais en train de te mettre en danger, tu reculas, laissant l'homme de la situation, que dis-je Kunikida prendre le relais et tenter de calmer la situation. Après tout c'est son travail, toi tu n'es là que pour prendre un café -et ne pas te faire gauler-.

Tu profitas de l'attention de Kunikida pour te diriger vers les clients du café qui commençaient à paniquer : "Ne bougez pas, restez calme, tout va bien se passer n'ayez pas peur ! "