Il ne lui avait pas dit, il ne l’avait pas prévenue. Malgré le fait qu’ils s’appelaient tous les jours, ou du moins qu’ils s’envoyaient beaucoup de nouvelles. Elle ne serait pas au courant qu’il avait été muté ici il y a environs deux semaines. Pourquoi il n’avait pas été la voir avant ? Car il était beaucoup trop occupé avec les formalités, les papiers, le déménagement... ça faisait beaucoup et il était fatigué. Mais cela ne voulait pas dire qu’il n’avait pas le temps de la voir maintenant que tout était réglé et qu’il aurait une vie à peu près stable et normale pour le moment.
Elle s’appelait Sophie.
Et il avait du mal à se rendre compte d’où il était arrivé. Au Japon. Il allait pouvoir revoir ses deux grandes amies, Roald et puis elle. Dès qu’il l’avait vue, il était parti sur le fait que c’était une évidence qu’ils allaient bien s’entendre. Cette femme était tellement gentille et douce, qu’il aurait eu presque peur de la briser. Mais c’était déjà fait. Quelqu’un qui était censé être proche d’elle mais qui l’avait abandonné comme si elle n’était qu’une une moins que rien, son mari qui plus est. Cela lui rappelait beaucoup son père qui les avait laissés en prétextant les aimer. Mais ça, Guy n’appelait pas ce comportement de l’amour.
S’étant levé du bon pied ce matin, il s’était dit que ce serait l’occasion rêvée de lui passer un coup de téléphone, histoire de savoir qu’elle allait bien, mais aussi pour lui faire une surprise. Et il espérait que ça allait lui plaire. Bon, ce n’était pas grand-chose, ça n’allait être que lui, mais c’était déjà ça de fait. S’habillant toujours de son espèce de costume noir, il passa près d’un quart d’heure dans la salle de bain afin d’être présentable. Il n’allait pas à un dîner de gala Guy, or ça ne voulait pas dire qu’il voulait y aller habillé comme un sac, ça non. Hors de question. D’ailleurs il n’avait pas pensé à s’habiller décontracté.
Après avoir bu son verre d’eau avec son cachet pour la migraine, ainsi que la petite boîte de gélules, il appela Sophie pendant qu’il se mettait en route, tout en essayant de garder son air à peu près sérieux, comme d’habitude. Mais il était tellement impatient.. Ca faisait vraiment longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus. Il fut bien content qu’elle décroche d’ailleurs.
- Allô Sophie ? Oui…. Oui. Ça va ? Ah tu fais les boutiques ? C’est cool ça te fait sortir un peu.
Ils se parlaient en français, c’était bien plus pratique. Et plus ils parlaient, plus il avait une idée de l’endroit où elle se trouvait, c’était dans les commerces à tous les coups, vers les vêtements tout ça.. Par là. Il s’y dirigea, d’un pas qui semblait normal mais.. Il était impatient de la revoir Guy. Puis après quelques minutes, il crut l’apercevoir enfin, oui, c’était elle, elle était au téléphone donc c’était sûr.
Elle était toujours aussi belle.
- Ce que je fais ? Je me promène. Je vais voir quelqu’un. Tu me crois si je te dis que si tu te retournes tu as une surprise ?
Avait-il dit dans un sourire amusé, se tenant à quelques mètres d’elle plus loin, une main tenant le téléphone et une autre dans sa poche, tâtant son petit bocal de gélules avec nervosité.
Au fil des semaines, tu arrivais à t’y retrouver, à avoir une certaine routine. Certaines personnes détestaient ça, mais tu en avais besoin. Besoin pour garder un certain équilibre. Mais en même temps, tu te débrouillais pour faire des sorties presque chaque jour. Autant éviter de rester trop longtemps enfermée. Et puis en pleine journée, il y avait un peu moins de monde que durant les heures de pointes. Tu pouvais te déplacer plus facilement. Prendre plus ton temps, et mieux voir aussi les quelques vitrines qui te faisaient de l’œil. Bon, tu évitais quand même de t’écouter trop souvent, parce que sinon, il y avait des grandes chances pour que tu finisses par devoir transformer plusieurs pièces en dressing. Autant éviter, et ne prendre presque que le nécessaire. Même si tu aimais beaucoup les vêtements,tu aimais nettement moins l’idée d’être attachée à trop de choses matérielles.
Puis tu avais eu ce coup de téléphone. Tu avais réagi assez vite. Faire attendre les gens, ce n’était pas vraiment quelque chose de possible pour toi. Qui que ce soit. Et puis, en plus, ce n’était pas un appel de n’importe qui, mais de Guy. Cet homme qui comptait tellement à tes yeux, qui t’avais épaulée, écoutée à plusieurs reprises. Un fin sourire était venu orner tes lèvres en entendant sa voix, en lui répondant par la même occasion. Grâce à lui, le français ne te manquait pas d trop non plus. Ce n’était pas la même chose que de se parler face à face, mais au moins vous gardiez le contact. Un contact important pour toi. Mais alors que tu prenais de ses nouvelles, il te parla d’une surprise. Tu penchas un peu la tête, ne comprenant pas trop au début. Il n’y avait rien de bien spécial. Enfin. C’est ce que tu pensais avant de te tourner de l’autre côté. Une silhouette familière. La sienne d’ailleurs. Tu avais l’impression qu’il n’avait pas changé, et après quelques secondes, tu avais laissé retomber ta main tenant ton téléphone, avant de courir vers lui. Ca ne se faisait pas, mais tant pis. Tu te fichais un peu de la bienséance là tout de suite. Tu voulais juste le retrouver, et t’assurer que ce n’était pas juste un rêve. Un peu ralentir quand même en arrivant près de lui, et lui sauter au cou. Tout t’avait manqué. Terriblement.
« ▬ Q-Qu’est ce que tu fais ici ? E-Enfin au Japon, et…Et ton travail ? T-Tu as pris des vacances ? Je suis tellement contente de t-te revoir ! Tu…Restes longtemps ici ? »
Il la regardait, et ne pouvait pas vraiment s’empêcher de le faire. Ses longs cheveux, sa silhouette, sa façon se tenir… C’était comme si cela faisait une éternité qu’il ne l’avait pas vu, et Guy trouvait que les retrouvailles étaient bien plus belles dans ce cas. Et il put s’en apercevoir quand elle se retourna vers lui et semblait à la fois surprise et contente. Ou du moins c’est ce qu’il avait pu lire dans ses yeux, car oui, ses yeux, il les regardait aussi.
Elle s’élança vers lui, et lui sauta au cou, il ne s’attendait pas vraiment à ça, plus qu’elle s’approche en gardant de la « tenue » mais non, elle l’avait surpris lui aussi, la rattrapant par la taille et le premier geste qu’il avait voulu faire, c’était de la serrer dans ses bras, ce qu’il fit.
Je n’oublierais jamais ce parfum.
Il afficha un sourire amusé quand elle commença à paniquer, la rassurant avec des mots, mais aussi des gestes, comme celui de passer sa main dans les cheveux si doux et brillants de la femme qui se tenait dans ses bras.
- J’ai été muté ici justement. Alors je me suis dit que c’était l’occasion idéale pour te faire la surprise en même temps.. Tu as l’air en forme en tout cas, ça fait plaisir.
Il la lâcha ensuite, ne voulant pas trop la coller non plus, tandis qu’il la regardait presque sans parler, comme pour réaliser qu’elle était bien ici.
- Moi aussi je suis vraiment content de te revoir Sophie.
Oui très content même. Les appels c’était bien, mais on ne pouvait pas serrer les personnes dans ses bras comme il venait de le faire plus tôt, et ça lui avait manqué. Peut-être que c’était la première fois qu’ils avaient une étreinte pareille ? Peut-être pas non. Ou du moins il se rappelait vaguement l’avoir fait quand il avait dû rentrer chez lui, et quand elle était partie.
Gardant son sourire, il regardait autour de lui et pu voir qu’en effet c’était bien une zone commerciale, plus précisément avec des vêtements… Ah non. Il y avait de tout, des petits restaurants tout ça, ainsi que des boutiques variées. Puis il reposa son regard sur Sophie.
- Tu as l’air de te plaire dans cet endroit. C’est devenu ton nouveau QG ?
Avait-il dit dans un sourire amusé, ne pouvant détacher son regard de celui de la belle Sophie.
Durant tout le long de l’appel, tu avais gardé un léger sourire. Un sourire teinté de nostalgie. Tu étais heureuse de pouvoir l’entendre, d’avoir de ses nouvelles. Mais en même temps, ça te rappelait qu’il n’était pas juste ici, à côté. Que tu ne savais même pas avant combien de temp vous pourriez ne serait-ce que vous croiser. Tu prenais ton mal en patience, de toute manière, il n’y avait que ça à faire. Tu pourrais tout simplement revenir en France, oui, ça simplifierait les choses, en tout cas de ce point de vue. Mais tu savais parfaitement que tu serais forcée d’une manière ou d’une autre de repasser par chez toi. Que tu recroiserais Eugène, qui tu ne doutais pas, était sans aucun doute accompagné. Ca ne ferait qu’empirer les choses. Tu n’échapperais pas à un crise de colère, de tristesse, ou un mélange des deux. Alors même si c’était ridicule et lâche, tu préférais t’écraser tout simplement. Rester là, sans faire de vagues.
Mais aujourd’hui, ça avait changé. Il était là. Juste sous tes yeux, tu aurais pu le reconnaître de beaucoup plus loin, si seulement tu t’étais retournée un peu avant. Mais ça ne faisait rien. Le plus important c’était que cette foutue distance qui vous séparait. Le serrer juste contre toi, sentir ses bras autour de toi aussi. C’état rassurant, c’était agréable. Tout était presque parfait. Il ne manquait plus que ses réponses à tes questions, mais ça ne saurait tarder. Le voir sourire, sentir sa main dans tes cheveux, tu ne pu que lui rendre la pareille.
« ▬ M-Muté ? Pour combien de temps ? L-Longtemps ? En tout cas, pour une surprise, ça l’est v-vraiment ! Ecoute, en te voyant on ne peut que l’être ! »
En tout cas, pour toi, ça l’était. Même s’il t’avait lâchée, tu n’avais pas pu t’empêcher de le serrer un peu plus, et de lui embrasser la joue au passage.
« ▬ Contente est même un euphémisme pour moi ! Je ne sais pas si je vais pouvoir m’en remettre un jour. »
Mais c’était positif. Très positif. Enfin, tu allais quand même le lâcher maintenant. Histoire de pouvoir le laisser un peu respirer. Et rire un peu aussi. De soulagement, parce qu’il t’avait toujours fait rire aussi. Il avait cette légèreté qui manquait à ta vie. Et même bien plus que ça.
« ▬ Oh, c’est assez chouette, il y a pas mal de monde, mais assez de magasins pour ne pas tous se retrouver au même endroit ! Mh, on peut dire ça, c’est quand même nettement plus agréable que de rester enfermée dans un appartement ! D’ailleurs, tu loges par ici ? »
Être arrivé ici, c’était peut-être la meilleure chose qui lui soit arrivé finalement, il revoyait du monde qui lui était bien plus important que son travail même. Que tout le reste. Certains pourraient dire qu’il est insouciant, que le travail était plus important, mais il était convaincu que non. Il l’était d’autant plus en voyant la jeune femme devant lui, qui le fit légèrement rougir au contact de ses lèvres sur sa joue, il s’était attendu à tout sauf à ça. Il reprit la parole quand elle le lâcha, gardant un sourire sur ses lèvres, qui changeait de son regard blasé et froid qu’il pouvait avoir habituellement.
- Muté pour autant que je le souhaite, c’est renouvelable tous les deux ans, et ils ne se plaignent pas de mon travail donc ce ne sera pas un problème.
Son sourire se fit plus grand quand il l’entendu, lui aussi était aussi content qu’elle, voire plus, il n’était peut-être pas au point d’être euphorique mais presque. Il commença alors à marcher, l’attendant pour ne pas la dépasser non plus, ils n’allaient pas rester plantés là quand même. Du moins il s’était avancé dans la vitrine qu’elle regardait, se demandant bien ce qu’elle pouvait y trouver d’intéressant là-dedans. En ce moment même il s’interrogeait sur ses goûts et sa façon de penser, essayant de trouver plus ou moins de trouver l’article qui l’avait fait s’arrêter devant cette boutique. Ce sac peut-être. Hm.
Dans l’hésitation, il sortit une cigarette qu’il alluma, prenant une bouffée qu’il laissa repartir de l’autre côté d’où se trouvait la jeune femme, il n’avait pas envie de l’empoisonner non plus. Guy avait du mal à retirer ce sourire de son propre visage, il allait finir par avoir des rides si ça continue, mais ce n’est pas grave, lui et Sophie seront autant ridés l’un que l’autre comme ça. Ils se sentiront moins seuls. Il jeta un œil autour et l’écoutait attentivement, fronçant un peu les sourcils quand elle lui évoqua le fait d’être coincée dans l’appartement. Ça ne lui plaisait pas vraiment de la savoir enfermée faut dire.
- Mh. Ça va que les gens ne s’agglutinent pas tous autour de toi ou que ça ne soit pas les soldes, ça aurait été bondé. Oui je suis pas très loin dans le quartier des affaires par là-bas. Attend.
Il chercha dans ses poches et lui écrivit sur un bloc son adresse personnelle, son adresse de travail et son numéro de téléphone de travail également, on ne sait jamais. Il déchira le bout de papier du bloc et le lui donna dans un léger sourire.
T’aurais pu te retenir un minimum quand même. Mais non. Tu n’en avais pas eu envie. T’avais juste écouté ton cœur en fait. Et suivi ton instinct, qui t’avais dit de courir vers lui, et lui faire ce câlin. Il t’avait tellement manqué aussi. T’aurais pas pu faire autrement, non. Et tu gardais un sourire sur ton visage aussi. Trèèès important. Tu n’avais pas envie de l’inquiéter. Et puis en plus, t’étais vraiment contente de le voir, oui. T’avais même pas du tout envie de le lâcher, non. Juste de sourire, et de pouvoir le regarder. Tu avais encore envie de lui embrasser la joue. Mais tu allais quand même te retenir, oui. Surtout en apprenant qu’il allait pouvoir…Rester ici ? Tu ne savais pas non plus combien de temps tu pourrais rester au Japon pour ta part. Longtemps, sans doute. Alors tu n’allais pas te plaindre de sa présence. Bien au contraire.
« ▬ C’est plus que génial ! Enfin, tant que tu te plaît ici ! De toute manière, qui pourrait se plaindre de ce que tu fais ? Je suis certaine que tu y mets tout ton cœur, et que ça ne pourrait pas être mieux fait ! »
Tu n’avais pas pu t’empêcher de lui prendre la main. La serrer un peu, ça te prodiguais une chaleur incroyablement agréable. Tu n’avais pas trop l’habitude de démontrer e genre de geste affectifs, mais il fallait bien un début à tout. Et au moins ici, tu savais que ce serait bien accepté. Enfin. Normalement. Tu verrais bien et si jamais, tu ne réitérerais pas. Tu t’étais aussi un peu rapproché de lui d’ailleurs. T’étais tellement contente, heureuse. Tu regardes un peu la vitrine, mais elle est moins intéressante que Guy, oui.
« ▬ Oui ! Dans ce cas-là, je ne serais certainement pas sortie. C’est nettement plus fatiguant ! Ah ? Ca doit être pratique, et pas très loin de ton bureau du coup ? »
Tu penches un peu la tête pour voir ce qu’il fait. Enfin, ce qu’il note plutôt, même si c’est assez évident en fait. Tu le prends presque un peu trop rapidement. Mais t’es tellement heureuse de pouvoir avoir ces informations. D’être certaine de pouvoir le revoir aussi. Tu souris encore plus et tu ranges soigneusement le papier dans ton portefeuille. Histoire de ne pas le perdre. Et que tu puisses encore tout lire quand tu voudrais le contacter.
« ▬ Merci beaucoup ! Oh, j’ai un appartement pas si loin d’ici. Tu as un…peu de temps ? Parce que si oui, tu pourrais venir voir ! Enfin, si ça te tente bien sûr ! »
Depuis son arrivée Guy n’avait pensé qu’à revoir les personnes qu’il connaissait, et il stressait aussi pour son nouveau boulot, car même si il savait parler le japonais, il n’était pas un expert non plus, puis le lire c’était carrément affreux, il comprenait pas grand-chose, et même parfois rien du tout. Il se demandait bien ce qui le ramenait ici, mais bon si ça lui permettait de changer de vie, d’environnement et de revoir des personnes à qui il tient, il n’allait pas se plaindre non plus, ça lui évitait de repenser à des choses qu’il mettait dans un coin de sa tête et qu’il aurait préféré oublier. En attendant, il avait Sophie devant lui, et ce moment il n’avait pas envie de le gâcher. Elle le flattait en plus, il n’avait pas vraiment l’habitude des compliments sur son boulot, mais ça lui faisait toujours plaisir, même qu’il souriait. - Ah merci c’est gentil. En attendant je ne pourrais que me plaire ici si tu restes dans le coin, c’est aussi simple que ça.
Bon oui il la flattait aussi, plus ou moins, mais il lui faisait comprendre qu’il tenait à elle sans forcément le crier dans la rue ni l’embrasser devant tout le monde. Il fixait la vitrine, continuant de fumer sa cigarette après avoir donné le papier à Sophie. Il fut surpris de sa main dans la sienne et se mit à rougir, regardant ailleurs, mais il resserra l’étreinte de leurs doigts, car pourquoi pas, elle ne lui voulait pas de mal, et il ne se refuserait pas ce genre de contact avec la jeune femme. Il se râcla la gorge et repris la parole, c’était mieux de répondre quand on posait des questions oui.
- Tu aurais bien fait. Et… Ouais. C’est à cinq minutes quand je prends mon temps pour te dire. C’est bien mieux quand tu vois les bouchons parfois là, y’a de quoi péter un câble.
Il était amusé de la vitesse à laquelle elle lui avait pris le papier des mains, au moins il sait qu’elle ne faisait pas semblant quand elle disait être contente de le revoir, ça fait plaisir. D’autant plus quand il commença à marcher comme ça, tout en gardant sa main, la serrant dans la sienne. Guy regarda Sophie quand elle lui proposa de venir chez elle, il ne put s’empêcher d’avoir un sourire amusé, si ça avait été quelqu’un d’autre il aurait trouvé ça très étrange, mais venant d’elle non.
- Ouais si tu veux montre-le moi, après j’ai du temps, je commence que dans quelques jours. Je te suis alors.
T’étais tellement contente. Contente que ça ressemblait à de l’impatience. T’avais envie de bouger partout, voir presque de courir. Mais uniquement avec Guy, quand même. Loin de toi l’idée de le quitter d’une semelle. De quelques millimètres, même. Maintenant que tu l’avais enfin retrouvé. T’avais envie de prendre son bras, contre toi, de le capturer et ne plus jamais le lâcher. Ca serait tellement bien. Tu te sentirais moins perdue dans toute cette ville. Immense. Et tu te sentirais un peu moins seule aussi, même si ça allait mieux depuis le début. Beaucoup mieux même. Mieux que ce matin aussi. En quelques heures, il avait absolument tout amélioré. D’un coup. Encore plus qu’avec le coup de téléphone. Tu ne t’étais tellement pas attendue à le voir. Et c’était la meilleure des choses qui auraient pu arriver, vraiment.
« ▬ Je ne risque pas de bouger avant un bon bout de temps, c’est certain ! Ce qui est bien au moins, c’est qu’on est pas si loin l’un de l’autre que ça ! Je dirais même que c’est une chance ! »
T’arrêtais plus de sourire maintenant, bien. Eet t’avais un peu rougi en sentant qu’il te serrait un peu la main. Mais c’était tellement agréable et- Stop. C’était juste amical, fallait un peu que t’arrête de te faire des histoires. Même si tu en faisais depuis que t’étais toute petite, ce n’était pas du tout une raison, non. Mais il avait l’air de vouloir ce contact, donc t’étais plus que contente. T’allais pas en revenir, jamais peut-être. Et t’allais garder ce papier tellement précieusement. Le poser chez toi en fait. Peut-être près de ton carnet d’adresse, il serait plus en sûreté. Ce qui serait un peu mieux que prêt à voler au premier coup de vent.
« ▬ Mais c’est nettement plus agréable de pouvoir venir ici avec toi ! Ah oui ? Tu as vraiment trouvé l’endroit idéal, on peut dire ça, je suis vraiment contente pour toi ! Aah, oui. Dans ces cas-là je suis vraiment heureuse de ne pas avoir de voiture et de ne pas devoir en dépendre non plus ! On est quand même nettement mieux à l’air libre je trouve. »
Bon après si t’habitais près d’une route passante, c’était un peu plus… Problématique pour l’air frais. Mais tant pis. Là ce n’était pas le cas. Et même, rien n’aurait pu t’éloigner du français actuellement. T’es encore plus heureuse lorsqu’il accepte Parce que tu ne t’y attendais sans doute pas. Tu t’étais attendue à ce qu’il le demande pour plus tard à la limite. Est-ce que tout est bien rangé ? Est-ce que – Aah. Non, noon. Tu sais très bien qu’il manque encore le tableau que tu as demandé à Eugène de te renvoyer. Qu’il n’est pas encore arrivé d’ailleurs. Mais avec un peu de chance, il ne remarquerait rien. Rien du tout. Tu espérais en tout cas. Au pire tu ne lui dirais rien.
« ▬ C’est comme tu veux ! Je n’ai pas non plus envie de t’embêter avec ça ! Mais on pourra un peu mieux se poser et…je ne sais pas si tu veux manger quelque chose ou quoi ? Mais ça sera sans doute plus confortable que dans n’importe quel restaurant ! »
O u i. Puis tu connaissais ces goûts aussi en fait. Donc. C’était vraiment tout bénef pour toi en fait. Tu commences même un peu à marcher, ce serait plus pratique quand même.
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